Document sans titre SITE D'INFORMATION SUR ARLON, SA REGION ET SES HABITANTS par Jacques Michaëlis.

GOFFINET Jean Henri

Rien qui ne fut naturel et authentique dans l'attachante personnalité de maître Jean Goffinet dont le décès prématuré, survenu au terme d'une longue maladie, endeuille le monde judiciaire arlonais. Qu'il fût à la barre ou qu'il prononçât une allocution en sa qualité de bourgmestre d'Arlon ou de président de la Maison de la culture du Sud-Luxembourg, c'était toujours avec la même simplicité qu'il s'exprimait. Il avait horreur de l'emphase et de ses artifices. Mais il était rare que l'humour fût absent de ses propos.

Il était né en 1929 dans un joli village proche de Virton. Son père en était le secrétaire communal. Son enfance se déroula dans cette Gaume douce et volontiers malicieuse à laquelle il resta toujours attaché. Après avoir fait ses humanités à l'athénée royal de Virton, il étudia le droit à l'Université de Liège. C'est dans cette ville que se passèrent les deux premières années de son stage sous la direction de maître Guillaume qui était, lui aussi, d'origine gaumaise. Il acheva cet apprentissage à Arlon, chez maître Léo Kauten.

A l'exercice de sa profession, il apportait de solides connaissances juridiques, une finesse peu commune et un remarquable sens de la conciliation. Sans en avoir l'air, il était un grand travailleur. La politique ne tarda pas à le tenter. Elle lui sourit. Il fut échevin; puis, pendant des années, bourgmestre d'Arlon. De cette brillante réussite, il ne tira jamais la moindre vanité. Il restait lui-même.

Cet homme public possédait une culture historique et littéraire d'une rare richesse. Jamais il ne songea à en faire étalage. Peu de gens savent que, pratiquement chaque soir, au terme de journées harassantes, il lisait de la poésie. Il connaissait de mémoire des centaines de vers. ( Jean Mergeai; extrait du JOURNAL DES TRIBUNAUX, 1995, p. 503).