Document sans titre SITE D'INFORMATION SUR ARLON, SA REGION ET SES HABITANTS par Jacques Michaëlis.

MICHAELIS Marie, François, Xavier

Xavier Michaëlis a pratiqué le Barreau pendant 62 ans. Il est le fils de Jacques Michaëlis (1844 – 1916) et le père de Jacques Michaëlis, président du tribunal d'Arlon de 1983 à 2001.

Il a commencé ses humanités gréco-latines à l'Athénée d'Arlon et a terminé sa rhétorique au Collège des jésuites à Tournai; c'est là qu'il a rencontré Pierre Nothomb, célèbre écrivain et homme politique avec qui il s'est lié d'amitié.

Le 2 mars 1918, l'occupant allemand l'envoya, avec d'autres magistrats arlonais, en déportation en Allemagne où ils restèrent prisonniers jusqu'à l'armistice du 11 novembre. Furent internés à Holzminden: Léon Birck, procureur du Roi, Louis Gofflot, juge des enfants, Armand Guillaume, juge suppléant, Jules Lejeune, juge d'instruction, Charles Mons, substitut du procureur du Roi et René Perot, juge. La raison de cette déportation était le geste que les magistrats du tribunal d'Arlon, avaient fait le 25 février 1918, comme toute la magistrature belge, en suspendant, à l'occasion de l'affaire Auguste Borms, l'exercice de leurs fonctions. Les représailles avaient été plus dures qu'ailleurs dans le pays parce que la région d'Arlon était assignée comme zone d'étape par l'autorité militaire allemande. C'est le juge Gofflot qui, dans un ouvrage de 137 pages, intitulé "Souvenir de Holzminden", a relaté les faits les plus saillants de ce séjour en captivité.

Conseiller communal à Arlon et sénateur suppléant, il avait abandonné la politique en 1932 pour céder sa place à son grand ami Pierre Nothomb. Pris comme otage le 10 mai 1940, il fut libéré après 4 jours lorsque les troupes du général Guderian eurent atteint la Meuse avec leurs blindés et leurs bateaux pneumatiques.

Brillant orateur, au style romantique, il défendait ses clients avec passion et obtenait des beaux succès tant dans les affaires d'assises que devant les juridictions civiles. La procédure et le code civil n'avaient aucun secret pour lui. Il est l'initiateur du jumelage des Barreaux de Pontoise et d'Arlon et le fondateur des Amitiés judéo-chrétiennes à Arlon.

Il a écrit plusieurs ouvrages sur l'histoire locale. Il donnait des conférences sur l'histoire de Jésus et sur la Révolution française de 1789, deux périodes qu'il maîtrisait parfaitement.

Il aimait cultiver son jardin; il soignait particulièrement ses tomates, ses pois de senteur et sa vigne; son verger au centre d'Arlon, abritait des pommiers, des quetschiers, des bigarreautiers et des mirabelliers; il pratiquait la sylviculture dans les bois du Beynert près d'Arlon et s'y adonnait à la tenderie aux grives, à chaque automne.
Jusqu'à l'âge de septante cinq ans, il circulait à vélo et les dimanches d'été, il descendait souvent le long de l'Eisch, en pèlerinage à Septfontaines, le berceau de ses ancêtres qui furent longtemps les régisseurs de la fonderie de la Zimmerschmeltz et des forges d'Ansembourg.